mercredi 30 août 2017

Forêt

Mes pieds nus s'enfonçaient tendrement dans l'humus et les aiguilles de pin : à chaque pas une rencontre entre la forêt et mes pensées dont les fruits secs ancraient mes réflexes dans une recherche constante d'un équilibre, ouvrant la voie à une exploration plus poussée de la nature qui s'offrait à mes enjambées. Quelques fois pressées par le temps mais surtout émerveillées par la tendresse de ce contact primaire qui faisant resurgir une mémoire sans âge, elles s'appuyaient ça-et-là sur la droiture primordiale des vieux troncs parcheminants le sentier. Leur présence ne faisait que rendre ma démarche plus lente et précautionneuse, évitant par-ci une enveloppe épineuse, par-là une pive jonchant le sol parmi ses copines se gaussant de mon allure pataude et incertaine. Déjà elles me voyaient rouler dans une cascade vertigineuse et m'étaler de tout mon long leur offrant un spectacle des plus absurdes, sortant je ne sais quel animal de sa torpeur lunatique. Le craquement des brindilles relevant mes pas vers des gestes plus sûrs, la sérénité de mon voyage n'était alors plus très loin. Car il me fallut suivre les méandres moussus et apprécier la douceur d'un sol devenu tapis de verdure comme accueilli par une terre que ma présence chatouillait et gratouillait, intriguée par la voltige silencieuse de mes deux mains dans l'échancrure de mon imaginaire. Était-ce la senteur des sous-bois ou la brume naissante d'une végétation encore humide de la nuit, mais l'air ici s'emplît soudain d'une résonance palpitante comme si la rythmique de mon cœur était maintenant soutenue par le mystère de ces lieux. J'avançais librement et mon regard pouvait se perdre sur les chemins de l'avenir. La forêt habitant ainsi mes pensées, les animaux de ces contrées creusaient leur niche dans les recoins de mon esprit pour y passer la nuit. Le silence d'entre leurs pas semblait se mouvoir lui aussi, guidé par une lumière diffuse telle la sève nourrissant plantes et arbrisseaux qui poussaient dans cette atmosphère fertile et enchanteresse.

Question de paix

Je me pose cette question : ce que je vis intérieurement est-il le reflet de la nature, puis-je imager ce que je ressens par des exemples trouvés dans notre environnement, en quoi notre imaginaire est-il lié au réel qui nous entoure ? Sommes nous capables de découvrir des trésors cachés en jouant avec le réel, en le taquinant, en lui opposant un ailleurs. Quelle est la nature de la réalité, quel est notre rôle, la vie a-t-elle un sens autre que sa propre survie, la liberté est-elle un leurre ? Qu'est-ce que la liberté ? Pourquoi est-ce que l'on rêve ? Le jour est-il fait des rêves de la nuit ? Les rêves sont-ils l'expression de notre fort intérieur ? Qu'ai-je à dire de si important qui m'empêche de donner libre cour à mon imaginaire ? Comme si je devais résoudre les problèmes de mon rapport au monde avant de pouvoir rêver. L'humain et sa place dans la nature... On aurait pu faire tellement mieux mais notre histoire est constellée de guerres et de querelles. Tant de morts que leur nombre recouvre les prodiges des vivants. Comment faire pour que les sages décident et surtout que les changements s'appliquent que nous puissions vivre en paix pas seulement entre nous les humains mais avec nous-même et la terre entière. Oui j'en demande beaucoup trop mais j'en demande le minimum. Je pourrai raconter des histoires qu'une fois la paix retrouvée.

mardi 29 août 2017

Terre-Atome

La terre est notre lieu de vie et nous avons besoin d'unité pour nous sentir chez nous. Ainsi la terre est un atome, nous ne pouvons pas la couper en deux, il serait même fou de vouloir le faire. La vie est l'unité de la terre, la mort sa division comme si les deux hémisphères de la terre étaient séparés et nos parents ne s'étaient pas rencontrés ou nos ancêtres n'étaient pas sur terre jadis. Alors que la vie est l'héritage des retrouvailles entre le jour et la nuit, entre ce qui ne peut être séparés. L'atome est notre présence en l'unité, la conscience personnelle que c'est seulement dans l'unité que la création, l'évolution est possible. Pourquoi voir l'atome dans l'infiniment petit ? C'est l'homme qui est petit lorsqu'il essaie d'appréhender l'indivisible car cette unité nous transcende et nous transporte dans une aventure merveilleuse où chacun foule un sol d'un pied d'égalité. On se retrouve enfant jouant avec nos camarades, la seule loi naturelle étant cet ensemble que nous formons, qui nous uni dont découle toutes les règles du jeu en vigueur. Ainsi l'unité est un héritage, une loi naturelle et un atome, un besoin vital. Son respect crée l'harmonie et nous procure l'énergie qui nous pousse en avant dans l'avenir, nous fait ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure. Et je suis certain que tout comme notre corps nous le fait sentir lorsqu'il est saint et intègre, la terre saura nous émerveiller par des surprises inimaginables lorsque les humains seront tous uni sur son sol et que l'harmonie règnera en maître.

Énergie

La nature ne laisse personne derrière elle. Même si l'on est amené à rêver d'un ailleurs, cet idéal se mélange au réel et cherche constamment à retrouver l'harmonie par des phénomènes de résonances liant ce qui va ensemble et se complète, rapprochant ce qui peut faire un bout de chemin dans une direction commune, consolidant les affinités. Dans la folie, j'ai été jusqu'à renier tout ce qui est, certain qu'un monde meilleur m'attendait quelque part sur une autre planète mais à chaque fois une force de vie m'a rattrapé, m'a montré mes erreurs m'indiquant le chemin afin de retrouver un tant soit peu de cohésion au sein de mon être. Ce que l'on cherche nous cherche également et souvent notre infructuosité réside dans les moyens mis en œuvre. Par exemple, les physiciens cherchent ce qu'il y a d'humain dans la nature : ses parties qui entrent en résonance avec notre esprit, ce qui n'est pas séparé (atome) de notre conception du monde et peut conserver l'énergie que nous projetons en elle. Cette démarche est louable mais il ne faut point manquer d'humilité lorsque nous sommes face à cette merveille qu'est la nature et notre chère terre qui nous héberge. Ainsi il serait vain de rechercher ce qui serait source d'inégalité, cela va à l'encontre du principe d'harmonie et de partage qui permet au vivant de se nourrir sans blesser quiconque. Par contre toute recherche qui a pour but le bien-être de chaque être vivant sera source de fertilité et sera capable de percer les ténèbres et faire la lumière sur les éléments nouveaux qui mènera à sa réalisation. L'amour de ce qui est, est probablement la plus belle émotion que l'être humain peut vivre. Il ressent ainsi l'accomplissement de soi et se détache du temps qui passe rejoignant alors la paix, paix que l'on peut éprouver au contact de ce qui est solide et peut soutenir notre âme de tout son poids captant une certaine félicité. 

Pardon

Même mes mots se sentent seuls, l'inspiration me manque, les liaisons sont sourdes, l'élan n'est plus et la rivière ne coule plus. Suis-je devenu aveugle car ma plume dessine des lettres mais le sens de mes phrases m'est inconnu. J'aimerais combler cette solitude, trouver un cœur en résonance avec le mien mais cela fait beaucoup trop d'années que je suis seul, je commence à me demander si j'ai fait quelque chose de faux, aurais-je loupé un virage je n'ai peut-être tout simplement pas eu de chance je ne sais plus trop. Je n'ose même plus parler de moi et de mes sentiments tellement je me sens étranger sur terre, j'aurais voulu, je veux rendre une femme heureuse mais je ne sais plus les approcher. Elles sont toutes si belles et elles sentent si bon, elles me manquent terriblement… Elle serait mon inspiration mon envie de surmonter les obstacles et de me battre pour un avenir meilleur, elle participerait grandement à ma joie. Quand j'écris je me sens un peu avec elle mon ancre se nourrit de mes espérances, je me sens bien un peu moins seul déjà, mon cœur se desserre, je respire mieux. Je nous imagine habitant un phare en bord de mer ou une ferme en pleine campagne à nous occuper des plantes et des animaux. Quand je m'imagine avec toi je retrouve ma force, ma faculté à m'adapter à toutes les situations, la raison de tout donner à mes passions. Lorsque j'écris j'ai l'impression de te tenir la main, mon bras reprend vie et toutes mes blessures d'amour semblent lavées comme par l'eau salée. J'arrive enfin à me pardonner de t'avoir laissée seule pendant toutes ces années. A me pardonner ces errances lorsque la substance prenait bien trop d'importance face à la vie qu'elle porte. Son potentiel de renouveau vide de tout partage prenant le dessus chaque jour une évasion. Pardonner à la vie d'être parfois cruelle, pardonner au monde d'être indifférent. Pardonner à moi-même de fouler mes joies et cultiver mes peines.

vendredi 4 août 2017

Sensibilité

La nature est sensible, la lumière est sensible. Je ne sais pas ce que je cherche, probablement une certaine sensibilité qui nous réunirait tous autour d'une cause commune. Une cause commune où je pourrais me sentir participer, être utile, avoir une certaine reconnaissance. Trouver une idée qui me remettrait sur mon chemin de vie, qui me redonnerait confiance et me permettrait d’œuvrer avec plaisir, avec une sensation d'accomplissement, de réalisation. Me reconnecter au genre humain, retrouver le lien qui nous lie à la nature. Faire quelque chose de mes mains qui ne me rebute pas. Écrire m'est accessible mais je ne fais qu'effleurer une pensée qui m'échappe, que je peine à cerner, qui ne débouche sur rien de concret. J'aime la terre et j'aimerais beaucoup œuvrer en son sens. Être un chevalier de la planète bleue. J'en ai fait le serment : tout faire pour aider la terre, pour que l'humain puisse y vivre sereinement accompagné des autres animaux. J'aimerais trouver le moyen de lier ce que j'aime bien faire et mon amour pour la terre. J'aime à réfléchir et si je me sens inspiré : inventer des histoires racontant l'émerveillement que j'éprouve quand je suis dans la nature ou que je pense à elle. Ou alors, lorsque les temps sont difficiles raconter mon combat de tous les jours : comme il me semble que je dois me frayer un chemin au milieu d'une végétation dense ou un environnement peu enclin au déplacement. Là où peu d'êtres sont passés avant moi, je ne puis me fier à un sentier déjà tracé mais moi-même faire l'effort d'ouvrir une nouvelle route pour que mes amis puissent me rejoindre sans se perdre en chemin. Que je puisse leur communiquer les émotions sauvages capturées dans mes instants de découvertes et d'enchantements.

jeudi 3 août 2017

Végétation

J'espère de tout mon cœur me trouver une passion, une occupation, l'envie de me lever le matin et participer au projet planétaire. Je ne me sens pas capable de choisir, choisir une femme et l'aimer. Non, il me faut trouver un projet, une histoire nécessitant une suite à composer ensemble, comme un enfant, une vie que l'on partage. J'aime le savoir, j'aime le regard que l'humain porte sur le monde, j'aime la nature et j'aime ce qui a du sens. Parfois je dis que je comprends la nature comme si elle me parle dans son silence à travers sa présence. Pour moi, le monde végétal est tel une explosion de vie figée dans l'espace, il lie le ciel à la terre. Il est peut-être ce savoir tant convoité.
Je ne veux pas me lancer dans des études trop compliquées ni me spécialiser dans un domaine précis. J'aime la simplicité et mon père dit que la spécialisation est mère de toutes les solitudes. J'aime le genre humain et j'aimerais tellement le voir vivre paisiblement sur terre. Nous sommes doués d'un potentiel immense et il serait très dommage de le gâcher dans des guerres, la compétition et la confusion. Il nous faut un monde cohérent, simple, unificateur, paisible. Parfois j'ai l'impression que la science est dans une impasse et que sa diversité lui fait défaut et mène à la confusion. Peut-être nous faut-il revoir les fondements de l'existence sur terre et ré-enchanter le monde par des histoires merveilleuses qui nous font nous sentir à notre place et qui mettent du sens à la vie, nous font participer tout un chacun à un projet planétaire sans oublier personne. Il y a encore tant d'inégalités, surtout avec ce système capitaliste et matérialiste (quand je vois les millions brassés par le football je me dis que nous marchons sur la tête). Ou alors l'argent n'a pas l'importance qu'on veut bien lui prêter. Mais tout se paye, du logement à la nourriture… Bref, cette façon de procéder me donne des boutons. Il faut positiver et trouver mieux pour que les changements nécessaire se fassent dans la douceur. En revenir à ce qui m'est indispensable : retrouver mon chemin de vie et m'ouvrir à l'amour, voilà des objectifs sur lesquels je peux me focaliser. Lâcher mon bâton d'aveugle et refaire confiance en mes capacités. Trop longtemps j'ai tâtonné dans le noir alors que je devrais me guider à la lumière du jour et non aux turpitudes de la nuit. Le soleil m'éblouit et au lieu de tâtonner dans la nuit je cherche mon chemin dans la clarté. Mais est-elle terrestre, la clarté, serait-ce ce monde végétal qui enivre nos sens comme la vue pour les arbres ou bien l'odorat pour les fleurs et le goût pour les plantes aromatiques dont les vertus salvatrices ne sont plus à faire. J'aime cette hypothèse comme quoi au-delà de la connaissance il existe un monde empli de vérité et ce monde est habité par le règne végétal. Comment puis-je en gagner la certitude. Nous nous nourrissons l'un l'autre et nous partageons la même terre. Pourquoi ne nous serions-nous pas prêté ces rôles respectifs. Humains, protecteurs de la terre et de ses habitants. Végétation, gardienne du sens de la vie et du lien que l'on tisse à la terre, à ce qui est concret, cohérent, qui a du sens, qui est fait pour durer, résistant aux aléas du temps, qui a pris place en lieu et pour tout dans le théâtre de la vie. Le problème avec le monde végétal c'est qu'il est pas très causant, ou plutôt qu'il manque de répartie. Je veux avant tout retrouver l'envie de partager avec mes semblables que ce soit des histoires farfelues ou des projets planétaires, nous sentir impliqués sur ce que sera demain et comment on se nourrit de hier.

mardi 1 août 2017

Regarde comme nous sommes grands !

A mes yeux la poésie a bien plus de valeur que le savoir. Je ne me sens pas à ma place dans un monde occidental où les sciences et leur rejeton le progrès piétinent nos rêves et nient notre propre nature. Au lieu de révolutionner notre façon de voir le monde, ils préfèrent ajuster leur lunettes et regarder ailleurs, idéalisant une vie extra-terrestre comme une humanité de remplacement, car nous sommes en train de détruire notre planète avec une technologie basée sur la confusion et une complexité de production telle que le monde se compte en nombre en non en amour. Je souffre de schizophrénie mais parfois c'est l'humanité entière qui me semble folle préférant ses petits jeux de pouvoir plutôt que de voir ses frères et sœurs mourir dans l'indifférence de la maladie et se dire que quelque chose ne tourne pas rond. Nous sommes tellement loin de l’Éden que les religions et le progrès nous vendent alors qu'il suffirait d'ouvrir les yeux sur notre terre, la chérir et vivre en harmonie avec elle pour que le bonheur soit possible et non une denrée si rare.
Oui, je souffre. Je souffre de tant de bêtise dans le monde. Je souffre car mes rêves m'isolent au lieu d'être reconnus et source d'échanges et de cohérence. Je souffre car les choses simples de la vie sont noyées dans la confusion du progrès. Je souffre surtout de ne pas pouvoir aimer mes amis et ma famille comme ils le méritent. Je souffre car toutes ces années à préférer le sens poétique du monde m'ont amené à la maladie et en une grande difficulté à m'exprimer.
Le travail a volé l'âme des humains. Nous sommes pris dans une guerre entre la survie et l'entreprise. Plus rien nous relie sauf l'espérance pour les plus chanceux d'entre nous. Nous vivons une ère bien sombre et nous devrions nous satisfaire de cette vie. Non, la révolte me réveille chaque matin bien trop tôt car nous sommes encore tellement loin de nos rêves. Je vous en prie, redescendons sur terre...