mercredi 27 juillet 2016

Cerise

Dans ces entrelacs la famine mon ventre repus et la guerre des mots ma verve à sa guise culmine en ces cieux par ce rire si mélodieux. Pourrions-nous à ce jour pâtir ou embellir nos toges miteuses qui nous permîtent quelques pas en ces fourrés gracieux. Mais alors point de répit nous prîmes le large et l'inspiration d'ici-bas guidèrent mille fourmis hélas à travers monts et feuillages de nos corps réunis en ces eaux merveilleuses parmi les fous, entre les lignes reprises en cœur pour les siens retrouver et salies nos mains tâtonnent et redonnent au rythme sa fantasque dynamique à jamais reprisée ou fouettée, parfois mêlée du ressac de nos voix. Chatouilles et clapotis résonnent d'une douce empreinte assoiffée de réponse et pourtant s'y perdent nos sentiers en ce cercle doré. Hors et soudain nous reprîmes nos rêves et face à nous pu jaillir d'un avenir cette présence impossible d'une minutieuse fortune en ces vases éperdues d'où sortent troupeaux et flammèches mouchetées du désir de s'y mouvoir de s'y asseoir d'apprêter maintes choses d'alors. Fleurs d'automne fanées par la séduction d'une couche moelleuse pourtant rance rançon du petit chasseur de nuages qui jouant l'impureté perd pied et jacasse cent gestes éparses, esseulé par la vie trop rude ennemie. Te parler je le veux de tes vœux me baigner, de ta sagesse m'empoisonner, de tes rivages m'emprisonner ô ma mie ô ma muse. Je n'en puis plus.

vendredi 22 juillet 2016

Fourmis, termites et amitié.

Nos bâtiments sont de plus en plus confortables, nos murs de plus en plus solides, nos salles de bain de plus en plus propres, nos rues de plus en plus glauques et nos terrasses de plus en plus luxueuses. Mais nous arrive-t-il de penser que la vitesse de nos esprits nous a enfermé en des véhicules froids et putrides, que la force de nos bras nous emprisonne dans des cellules bien trop humaines et que nos villes se vident de ses enfants qui ne se reconnaissent plus alors en ces lieux condamnés et contre-nature.
Pourtant nous sommes des graines et non des cases. Nous sommes fait de terre et d'eau et non de pâte à dent. Où diable se retrouver lorsque la pauvre fourmi veut rendre visite à son amie la termite ?
Comment se voir lorsque le sol même et déjà nous enferme dans la souffrance et que nos cœurs résonnent à l'unisson sur les pentes de nos souvenirs ?!

Goulets

J'étais assis à l'arrière les pieds coincés sous le siège avant. L'odeur nauséabonde donnait cette impression âcre que l'étrange machine toute entière respirait. Ma mère surveillait la route, les cartes posées sur les cuisses ; mon père, les mains collées au volant suait à chaque ligne blanche ; mon frère dictait le rythme et moi je dérivais, le regard perdu dans les talus. Rebondissant à chaque bosse, flânant autour des murets sursautant ici et là : une chèvre, un cheval, quelques moutons, des vaches et les motos... Il fallait éviter les poteaux électriques par un slalom fin et logique, escalader les rambardes et taquiner les habitants. La fraîcheur d'une inattendue vallée éveillait nos esprits et le chemin ressortait de nos entrailles par quelque anecdote ou blague hilare. Papa avait toujours une petite histoire sous le coude et maman, pendue à ses lèvres, savait relever le récit d'une saveur printanière. C'est alors que mon frère et moi complétions le dessin de nos mots éparses et incongrus, pointillant les paysages de nos touches délicates et attentionnées.

jeudi 14 juillet 2016

Pensée

Me voilà saisi par la nuance, et ma vie se replie sur ses recoins solides, fouettée par les embruns, bercée par la pluie. Mon regard se plonge dans la terre à la recherche d'une galerie d'air vers un avenir inconnu, puisant l'espoir à mains nues, séchant mes larmes, baignant mes cicatrices. La plupart étant à l'intérieur, hélas le temps n'y a pas prise. Petit à petit je reconnais la griffe de cet enfant qui a cédé sa place au grand guerrier assoiffé de savoir et s'est réjoui de voir ses mains salies alors qu'esseulé je pu toucher au ciel et plonger dans les mystères qui le peuple. Le retour dissout les doutes semés en chemin et arrose la terre de ses empruntes ; la ferveur reste. Heureuse émotion qui chaque jour embelli la couleurs des joues d'ici bas.

Envies

C'est bizarre la guitare. Ou bien est-ce moi. Il y a des jours où je pourrais passer tout mon temps à jouer, trouver des nouvelles sonorités, des nouveaux riffs, faire des gammes, entraîner mes doits au legato, et des jours où je ne passe même pas une seconde à penser qu'il serait sympa de prendre ma guitare pour me changer les idées. Ce n'est pas que je manque de temps, il m'arrive de ne pas du tout savoir quoi faire et de déambuler sur Internet alors que ma gratte me tend les bras à deux pas de moi. Nous ne créons pas les envies, ce sont les envies qui nous créent, qui nous façonnent, qui nous font vivre. Et sans envies, que serions nous ? Une machine sans pensée, sans esprit.

(première publication le 12 novembre 2006)

Errance

Ce soir le ciel est noir, d'un noir sans substance, sans vie. La lune peine à faire son entrée. L'air froid engourdit mes doigts, je les enfouis dans mes poches; vaine espérance que de les réchauffer. Mes yeux se perdent dans la lumière diminuée par le brouillard. Les murs de la rue s'animent au passage d'une voiture. Un bruit de rivière fait remonter en moi des souvenirs d'une saison plus chaude. Je déambule à la recherche de ce souvenir, me perdant dans les sombres veines de la ville.

(première publication le 12 novembre 2006)

Premier pas

Je me mets à la place d'un internaute qui navigant dans les remous du net s'échoue sur mon blog et y découvre les premiers mots. Le climat doit y être agréable, la faune pas trop agressive et la flore luxuriante à souhait. La plage de sable fin massant avec délicatesse les pieds des nouveaux arrivants précède la végétation abondante d'idées. Les fruits juteux doivent plaire par leur richesse de goûts nouveaux et savoureux. Ma petite île secrète où j'entrepose mes pensées s'ouvre au public. Je coupe le ruban et ressens avec vous la curiosité qui anime à tous notre esprit critique et nous pousse à regarder plus loin. Vais-je subvenir à ce besoin d'aventure ? Le trac m'envahit, cette sensation qui pousse au perfectionnisme...

(première publication le 11 novembre 2006)