jeudi 22 juin 2017

Reconstruction

La mort est une mise à nu, comme si l'on pouvait communiquer tout notre être au monde en une seule fois. C'est se donner, un pur don de soi. Si la mort c'est se donner aux autres, la vie c'est se donner à soi-même. Garder une certaine intégrité. La mort n'a pas de futur alors que la vie s'inscrit dans une continuité et dans la nuance. Il faut que j'arrive à me donner un futur, à choisir la vie et retrouver goût à celle-ci. Exister. Se dire qu'on est sur terre pour une bonne raison. Que notre présence est un don. J'aime la vie. Je veux voir le monde grandir, évoluer, s'améliorer. Quel est mon rôle dans tout cela ? Qui suis-je ? Quitter la lassitude et retrouver mon sourire. Sortir de la léthargie et aimer mon prochain. Aller vers lui, tendre à l'échange, la rencontre. Participer à des projets communs. Se nourrir. Accepter que le monde est ainsi fait et qu'on ne peut pas le changer du jour au lendemain. Faire avec ce qu'on a. Aimer ma petite famille ! Retrouver le plaisir... Aimer les femmes et chercher à les découvrir, à créer ensemble, à vivre pour chérir la vie sans que tout cela me semble insurmontable. Avoir l'envie d'essayer, retrouver espoir, le plaisir de vivre. Je le veux ! Où me suis-je donc caché pendant toutes ces années de fuite maladive ? Comment me retrouver et recoller les morceaux ? M'aimer. Retrouver le plaisir à être avec ma famille, des amis, des inconnus, des humains, des animaux. Ne pas retomber dans le désespoir. Se nourrir des expériences du passé pour ne pas répéter les mêmes erreurs. Grandir. Mûrir.

mardi 13 juin 2017

L'arbre refuge

Quand ça va trop mal et que le monde autour de moi est trop pesant, quand je perds pied et que tout ce qui m'arrive est trop lourd à porter, je me réfugie dans un rêve que j'ai issu de mes délires schizophréniques mais celui-là est spécial c'est le premier dont j'ai osé parler. C'est l'histoire d'un refuge pour ma pensée, quand tout fuse tel un feu d'artifice et que ma tête est prête à exploser j'y vais pour me ressourcer. C'est un immense arbre qui fait office d'habitation. Il est tellement grand que l'on peut crécher dans le creux de son tronc et de ses branches. Quand je suis à l'intérieur je me rattache à la terre. Je retrouve mes racines et me sens protégé. Je me nourris des profondeurs du sol et étends mes bras-branches dans le ciel à la recherche de la lumière. J'ai l'impression que le lien entre l'humain et la nature est ainsi renforcé et nettoyé. Que tous nos pêchés et la pollution de nos villes sont lavés dans la lumière de l'arbre et son rattachement à la terre. Chaque branche est tel un chemin de clarté serpentant dans l'air jusqu'à toucher à une étoile lorsqu'il fait nuit ou pour rejoindre un paradis solaire quand il fait jour dans notre vie. Je rêve d'habiter dans un endroit pareille où le quotidien humain rentrerait en symbiose avec les cycles naturels et que chaque instant prendrait tout son sens dans une vie saine et merveilleuse.

(Texte écrit en 20 minutes au groupe d'écriture du GRAAP, Lausanne.)