dimanche 17 septembre 2017

Dialogue avec la folie

Le monde me manque. Je me sens seul dans ce village qui compte pourtant plusieurs millier d'habitants. Le monde me manque. Pas seulement les personnes mais simplement l'onde d'amour qui fait que mon cœur peut battre librement, que la vie reste le principal objectif. J'ai des rêves mais ils sont irréalisables. J'ai perdu contact avec la terre pendant plusieurs mois voire plusieurs années. Je dois maintenant faire l'effort de redescendre et m'occuper de moi, de mon être, de mon corps. Retrouver la raison et reprendre confiance en moi, retrouver cet amour propre capable de me faire avancer, de prendre les jours comme ils viennent.
Le plus enivrant dans la folie c'est cette impression de perdre le contrôle et qu'une force invisible et mystérieuse prend le relais comme si le corps n'avait plus à se nourrir ou à dormir mais simplement se laisser aller à l'envoûtement. Ça peut parfois aller si loin dans la déraison que dans ma tête, seul un miracle peut me remettre sur le droit chemin. Et je l'attends... J'aimerais retrouver goût à une vie plus saine et normale. Que chaque jour passé sur terre soit un accomplissement, une victoire qui me pousse à aller de l'avant. Que mes objectifs quittent la folie de vouloir sauver le monde et reviennent à la survie de mon être, à la survie de mon âme. D'abord me sauver moi-même et recoller à l'histoire, la vraie, celle qui a une chance de survivre et pour le monde on verra par la suite, une fois que je me sentirai bien dans mes baskets. Puis, si chacun prend soin de sa propre personne alors le monde ne peut qu'aller mieux. Il me faut incarner le changement que je veux voir chez les être aimés. Être un exemple pour soi-même et qui sait pour les autres aussi, voire même pour les autres parties de soi, les projections dans un ailleurs fuyant la douleur ou la responsabilité de vivre, d'accomplir son destin, ce cadeau, cet héritage, lui faire honneur, aimer la vie et ainsi ce don à soi-même est un don pour les autres aussi.
La vie. C'est un mot auquel je peux enfin me reconnecter. Je sais maintenant ouïr la nuance entre ma folie et ma santé. Mon envie de vivre est effectivement bien plus forte que les forces obscures qui m'attiraient par le fond. Le petit boulot à l'atelier de souffleur de verre n'est plus seulement une bouée de sauvetage lancée au hasard de la vie mais un réel plaisir et un objectif à ma portée me permettant de me sentir participer au bien commun. Oui, car je me sens enfin capable de renouer des liens avec mes semblables, leur faire une place dans ma vie. Accepter que nos points de vue diffèrent quelque peu et que la confrontation bien que amicale est tout-à-fait possible. Est-ce cette idée de "front national" que ce point de vue absolu que tout le monde partagerait et auquel on pourrait se raccrocher pour dire une vérité transcendantale qui mettrait tout le monde d'accord dès le premier mot ?... Ô douce folie, qu'il est bon de plaisanter à ton sujet. Tu n'es plus ce fardeau bien trop lourd mais un obstacle franchissable. Une partie de moi en manque d'amour qu'il faut que je soigne dès à présent. Cultiver les différences telle est la loi des sourcils. Ne pas chercher l'absolutisme du front qui nous ferme les yeux sur la vie qui nous entoure et nous aime. Le front... comme si j'étais un taureau et que j'évaluais ma force et ma valeur en confrontant ma tête contre celle des autres. Peut-être est-ce ainsi le jeu des idées s'entrechoquant afin de déterminer quelle est la plus solide et la plus propice à une vie longue et prospère. Ah! ce bon vieux Prospère, toujours là pour avoir le dernier mot. Je l'aime bien, lui. Peut-être un peu trop.

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